Croyez en la lumière
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En effet, tant que la lumière intérieure est absente je ne sais quoi faire des jours qui me sont donnés. Tout se révèle ténèbres. Je suis condamnée à me précipiter à droite et à gauche vers ce qui brille de loin et n’est plus que ténèbres une fois atteint. Mais la lumière du Christ est celle qui éclaire le chemin pas à pas, jour après jour, vers la sortie des ténèbres, elle ne peut décevoir et ce qui a été éclairé demeure éclairé.
Combien pourtant il nous est difficile de nous laisser combler par l’aujourd’hui, sans crainte ou curiosité du lointain et de la suite des lendemains, malgré les miracles de ce jour !
Or « ce jour-là », après avoir exhorté la foule à croire en la lumière et à être des enfants de lumière, Jésus, en s’en allant, « se déroba à leurs yeux » car ils ne croyaient point en Lui, l’œil du cœur leur manquait.
Alors l’évangéliste rappelle la prophétie d’Isaïe qui nous paraît si scandaleuse lorsqu’elle annonce, pour les incroyants et ceux qui croient sans oser le dire, le maintien de l’aveuglement des yeux et de l’endurcissement des cœurs. La guérison des yeux et du cœur ne peut atteindre l’homme divisé, tiède, hésitant, « Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. »
Puissions-nous être totalement purifiés de ce mal et de la détresse qu’elle engendre.
Ce n’est pas pour moi que cette voix
s’est fait entendre, mais pour vous!
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Dans ce récit qui est à la fois enseignement et prophétie, notre discernement est maintenant mis à l’épreuve.
Il est dit que le Fils de l’homme ne sera glorifié que s’il meurt de la mort semblable à celle qui est assignée au grain de blé.
De quelle mort s’agit-il pour les oreilles de ceux qui entendent cela avant l’abaissement de Jésus et sa mise en croix ?
Y a-t-il donc une mort glorieuse qui peut s’inscrire dans la mort redoutée par tous ?
Jésus alors poursuit son enseignement en s’adressant directement à nous et j’entends :
Si, de « ma » vie, fermée, fragmentaire, bourrée d’illusions et donc pécheresse, désorientée, ne sort pas un cri qui la déchire et la vide de toute fausseté, comment rejoindrait-elle « la » vie, celle qui est éternelle. Ou comment « ma » vie serait-elle rejointe et conservée en vie éternelle ?
Et si, quand je pose mes pas fidèlement dans les pas de Jésus, je suis « là où Il est » , n’est-ce pas aussi une mort glorieuse ? Puis-je, si cette proximité n’est pas accomplie,
mesurer un tel lieu, ou même le concevoir ? Non. Cette invitation à Le suivre et servir, faite au nom de son Père, attendrai-je sans fin demain pour m’y rendre? Où est le frein ? où est l’attache, la chose à perdre ?
Cette invitation étant faite à chacun, Jésus s’adresse maintenant à notre instabilité en tant que foule. Il invoque son Père et demande une parole ordonnatrice prononcée par une voix venant du ciel avant de faire sa déclaration salvatrice majeure qui, d’ailleurs, ne sera comprise que lorsque la crucifixion et la résurrection auront eu lieu :
« Ce n’est pas pour moi que cette voix s’est fait entendre, mais pour vous.
C’est maintenant le jugement de ce monde; c’est maintenant que le Prince de ce monde va être jeté dehors.
Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. »
Faire foi à cette parole c’est fermer la porte à tout désespoir et l’ouvrir à l’immortelle espérance. Seul l’Amour peut oser prononcer une telle parole.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!
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« Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.
Qui peut, non pas lire, mais entendre cela sans frémir.
Redoutable pour le cœur, est le règne de la tête.
Combien il lui est difficile de suivre les bondissements du cœur.
Combien elle est vulnérable à la tentation de trancher.
La foule, qui avait appris que Lazare avait été appelé hors du tombeau, allait au-devant de jésus en criant : « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le roi d’Israël! »
Redoutable aussi l’enthousiasme de la chair,
Séduite tour à tour par l’espérance ou par la peur,
Infidèle, elle adore aujourd’hui ce qu’elle condamnera demain.
« Ne crains point, fille de Sion, voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. »
L’âme éprise de son Seigneur se réjouit en silence,
Le voici qui vient porté par son frère,
Tous deux enfants d’une humble servante.
Le voici qui vient, « au nom de son Père ».
Celui qui jamais ne s’impose.
Laisse-la!
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Ô mon âme, bénis le Seigneur lorsqu’Il honore ta demeure de Sa présence,
Répands à Ses pieds le meilleur de ta louange.
Ô mon âme, ne prête pas l’oreille à la convoitise qui se pare d’une parole charitable,
Écoute la voix qui te connait.
Ô mon âme, souviens-toi du pauvre et du prisonnier lorsque le Seigneur s’absente,
Va, visite-le, et partage avec lui le pain quotidien.
Espère le Seigneur, Ô mon âme !
Ôtez la pierre
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Autour de jésus, les uns s’émeuvent de l’amour qu’Il portait à Lazare, les autres lui reprochent de n’avoir pas empêché Lazare de mourir. C’est alors, d’après l’évangéliste, que Jésus « frémit de nouveau en lui même » avant d’ordonner que la pierre soit ôtée de l’entrée du caveau, et Il rend grâces à son Père de l’avoir exaucé, avant même d’ordonner à Lazare de sortir du sépulcre.
Jésus n’est pas assujetti au temps ni à l’espace, Il se sait exaucé avant que Lazare sorte du caveau mais la Vérité qu’Il livre, par ses paroles et par ses actes, se plie à notre entendement conditionné. Pour croire que Lazare est vivant nous demandons de le voir se lever, tel qu’il a été enseveli, pieds et mains liés, le visage enveloppé d’un suaire.
C’est sur ordre de Jésus encore que Lazare est délié et rendu à la liberté par son entourage. Plus vivant qu’il n’était.
Ce nouvel acte d’amour, non soumis à la loi mais la surpassant, ne peut pourtant que susciter, en contre partie de la foi, la montée de la rébellion, de la peur et de la haine qui se cachent au cœur de l’homme.
Nous savons que Jésus est prêt à payer ce prix-là.
Et Jésus pleura
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La grande confiance qui règne entre Jésus, Marthe, Marie et les juifs qui les accompagnent, remplit de paix l’arrivée de Jésus à Béthanie. Les larmes elles mêmes émergent de la paix, de la communion d’esprit. Les accusateurs sont absents, l’amour est partout reçu et donné sans compter :
Marthe accourt la première à la rencontre de son Seigneur, elle confesse clairement sa foi en Lui et met sa douleur entre Ses mains. Jésus alors augmente encore la foi de Marthe par sa Parole car il sait qu’elle « entend ». Ayant entendu, elle va vite chercher Marie qui veillait à la maison. Marie se lève sans délai et prononce les mêmes mots que Marthe : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Ce n’est pas une plainte mais une profession de foi que la douleur n’entame pas. Elle pleure aux pieds de Jésus, les juifs qui l’accompagnent pleurent aussi. Jésus accueillant en lui toute cette douleur, au milieu de ses amis, pleure.
Il y a là quelque chose de paradisiaque dans ce jour-là. Absence de mensonge. Épousailles du fol amour et de la sérénité. Communion. Un seul corps en attente de complétude.
Seigneur, celui que tu aimes est malade
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Le verbe aimer dans ce passage de l’Évangile est prononcé, rappelé et suggéré sans cesse. C’est lui qui agit.
Jésus aime son Père, il veut que la gloire divine resplendisse.
Jésus aime Marthe, Marie, (celle qui versa du parfum sur les pieds du Seigneur), et leur frère Lazare. Il vient à leur appel.
Marie, Marthe et Lazare aiment Jésus. C’est à Lui que Marthe et Marie font appel lorsque la détresse les envahit.
Jésus aime ses disciples, Il les éclaire sans cesse; et les disciples aiment Jésus, ils le suivent même dans la perplexité et le doute
Ainsi la peur des disciples qui, se basant sur le passé, craignent la lapidation de Jésus, est balayée aussi par l’amour.
Et cet amour, insufflé par Jésus, limité par rien, est comme un grand vent qui emporte avec lui tous les abris, les petits « chez soi », les oreillers pour la tête, les vieux fauteuils à « ma » mesure. Prions pour que tombent les résistances à son élan.
Mes brebis écoutent ma voix
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Petit préambule : Si, lorsqu’on me dit qu’il y a des chevreuils dans la forêt, je ne le crois pas, je n’irai pas à leur rencontre, n’aurai aucune chance de les connaître ni de les aimer, et je continuerai à dire que ce sont des contes à dormir debout. J’aurai fermé l’accueil de mon cœur d’enfant.
Refuser d’aller voir soi-même c’est préférer le fini à l’infini. Préférer « Je sais » à « J’ignore ».
Mes brebis écoutent ma voix ;
« Vous ne me croyez point, parce que vous n’êtes pas de mes brebis ». Cela m’a paru central.
Terrible parole qui pose la question : Seigneur, quelles sont donc tes brebis ? Et j’entends ceci : Mes brebis aiment la lumière que je leur donne au point de se perdre de vue dans cette lumière au fur et à mesure qu’elles s’en approchent. Elles n’en finissent pas d’aimer et d’adorer, et Moi, je ne perds de vue aucune d’elles, chacune trouve ce qu’elle cherche et reçoit ce qui lui est nécessaire.
Alors l’autre question se pose : Seigneur, quelles sont les brebis qui ne t’appartiennent pas ? Et j’entends ceci : Ces brebis n’aiment pas la lumière que je leur donne, elles convoitent la lumière. Elles désirent obtenir, pour elles-mêmes, brillance, honneurs, puissance, beauté, richesse, et ne trouvent jamais satisfaction.
Je les attends. Quand elles se tourneront vers moi, elles me trouveront et je les guérirai de leur détresse.
Je suis la porte
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Quel combat devant l’appel à témoigner de ce qui s’est passé en ma conscience à la suite de la lecture de la parabole du bon pasteur.
Douleur à voir se lever toutes les tendances de tête, brigandes, voleuses, dominatrices. Douleur de les voir faire le siège devant la porte, combien étroite pour eux, de la bergerie. Quel tapage elles font, en vain : le coeur du bon berger demeure infranchissable.
Douleur à voir les tendances charnelles se détourner, prendre leur temps, faire la sourde oreille, fermer les yeux tant que leur bien-être personnel n’est pas en péril.
Espérance et joie en voyant s’avancer, à l’ombre du bon pasteur, l’amoureux fidèle, celui qui met ses pas dans ceux de Celui qui l’a appelé, qui va où il est mené, en chantant. C’est à peine, pour cette brebis, si la porte est étroite.
Quand, comment a-t-elle entendu l’appel qui lui a donné l’audace d’aller en paix ?
Le savoir serait inutile : Jésus, qui est à la fois la porte et le bon berger, appelle chacune de ses brebis « par son nom ».
Et n’est-il pas aussi le portier? Trois fonctions pour le Fils de Dieu dans cette parabole.
Prions pour que nous reconnaissions Sa voix, pour que nous fuyions toute voix étrangère.
Prions pour que s’apaisent, en nous et dans le monde, les tendances anarchiques qui nous rendent sourds, aveugles, vindicatifs devant l’appel du Seigneur.
Tu le vois; celui qui te parle, c’est lui
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Comme ils nous ressemblent ces pharisiens, imbus de leur savoir et enfermés dedans, persuadés qu’ils voient clair et qu’ils peuvent juger leur prochain; inaptes à l’espérance, à l’émerveillement, à l’intangible. Pas un geste, pas une parole de Jésus qui ne les heurte.
Sur quoi donc s’appuient-ils donc lorsqu’ils disent à l’aveugle guéri : « Rends gloire à Dieu! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur ». S’appuient-t-ils sur cet aveu d’ignorance : Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-là, nous ne savons d’où il est. » ? Ils donnent l’impression d’avoir perdu pied, d’être habités par une sorte d’angoisse à l’idée de devoir admettre l’inadmissible. Angoisse qui atteint son maximum lorsque l’homme guéri leur rappelle cette vérité : « Si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » et qu’il se fait jeter dehors.
Lorsque Jésus se présente comme Fils de l’homme, l’aveugle, guéri de son aveuglement, le reconnait et tombe à ses pieds sans tarder. C’est alors que Jésus prononce cette parole dont les pharisiens semblent ne pas savoir quoi « penser »: « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Où donc se situer ?
« Sommes-nous, nous aussi des aveugles? »
« Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez point de péché; mais vous dites : ‘Nous voyons!’ Votre péché demeure. « Nous voilà tous avertis. On peut voir, on peut être aveugle et on peut croire qu’on voit, se tromper et tenir mordicus à l’erreur, au mensonge.
Rencontrer Jésus c’est recouvrer la vue ou perdre la vue de manière providentielle. Qui se plaindrait d’être arraché au mensonge, même si la vérité demeure cachée et qu’il faut marcher en aveugle ? Si je ne recouvre pas la vue et ne perd pas non plus celle que j’avais, c’est que la rencontre n’a pas eu lieu.
Ni lui, ni ses parents n’ont péché
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À la vue de l’homme aveugle, les disciples de Jésus réagissent selon ce qui leur a été transmis. Pour eux les maladies et les handicaps sont toujours la conséquence punitive d’une faute, d’un péché commis antérieurement. Nous portons aussi en nous, plus ou moins confusément, ce jugement exclusif. Nous expérimentons pourtant que la maladie, la perte d’un sens ou d’un membre nous forcent à des prises de conscience et à changer le regard que nous portons sur ce qui nous advient au fil du temps.
Or voici que, de nouveau, Jésus ouvre ce jugement et fait entrer une autre perspective dans laquelle la gloire de Dieu, son amour, et notre gratitude se rencontrent dans une éblouissante miséricorde : Cet homme-là est aveugle « afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui ».
L’attention n’est plus portée sur la cause de l’aveuglement mais sur sa finalité. La guérison n’est plus limitée à l’œil du visage mais s’étend à l’œil du cœur qui, en tout homme, souffre de cécité. C’est « tandis qu’il fait jour », tandis que Jésus, « la lumière du monde » est parmi nous, que les œuvres du Père peuvent être accomplies.
Il ne dit pas « je suis le soleil « mais qu’Il est la lumière, celle qui lave le regard de l’Homme.
Chaque fois que nous le crucifions de nouveau au fond de notre conscience, « la nuit vient », où « nul ne peut travailler » aux œuvres du Père.
Que suggère l’emploi de la boue, matière pleine d’ambivalences, pour la guérison de l’aveugle de naissance ? Une mort avant la renaissance par l’eau ? Une nuit plus grande avant l’aurore ? Elle est en tout cas nécessaire, il faut passer par elle et en recevoir l’humilité avant d’aller se laver à la piscine de Siloë.
« L’aveugle y alla donc, se lava, et s’en retourna, voyant clair », pour lui et pour les autres.
Je suis la lumière du monde
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Si nous n’avons pas encore entendu cette parole : « Que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent », et si nous ne sommes pas convertis, devenus de vrais croyants et, en conséquence, patients; la moutarde va nous monter au nez. Comment un esprit qui se contente du sens commun peut-il éviter de perdre patience en écoutant l’apparente arrogance des paroles de Jésus ?
Le voilà qui passe au lieu dit « du Trésor » et, dans le temple, Il proclame qu’Il est la lumière du monde et que s’Il témoigne ainsi de Lui-même, son témoignage est véridique parce que le Père qui L’a envoyé est en accord avec Lui ! Et quand on Lui demande qui est son Père Il répond : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père…! . En quoi est-ce une réponse à la question ?
Le cadeau qu’Il nous fait est de révéler et réveiller en nous la béance de notre faim de lumière véritable. Notre jugement ordinaire mis en arrêt, hors service, nous pousse vers le cri d’espérance : Oui, « je marche dans les ténèbres », Oui, Jésus est « la lumière du monde » et cette lumière n’est pas cachée. Elle est là, Vérité, Amour, entièrement offerte. C’est moi qui l’ignore en regardant « ailleurs », toujours ailleurs. C’est ce qu’on appelle « chercher midi à quatorze heure », ou « prendre la tangente », c’est la voie du pécheur, celui qui, s’il est livré au regard divin, meurt délivré des ténèbres.
Quel est le pécheur qui, malgré l’attente incessante de cette délivrance, ne la cherche sans cesse que là où elle n’est pas ?
À moins qu’il n’adhère de toute son âme à ceci : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie »
Où sont ceux qui t’accusent ?
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Nouvel échec des scribes et des pharisiens. Cherchant désespérément à accuser Jésus d’être hors la loi, ils se trouvent accusés eux-mêmes, sans violence, par la mise en lumière de leur propre conscience : Pris les mains dans le sac de pierres, les voilà rappelés à la vérité.
Avec Jésus la loi est vivante et le jugement est réservé à Dieu qui seul sonde les cœurs : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ». Depuis qu’elle a été prononcée devant la femme adultère, cette parole n’a épargné aucune conscience qui l’a entendue.
Et pourtant, le fleuve du bavardage et de la calomnie, tant dénoncé par le pape François, est loin d’être tari. Ses eaux s’infiltrent, insidieusement parfois, dans le discours qui accuse, mine de rien, en « laissant entendre » un mal sans le désigner.
Par contre, le silence de Jésus qui, deux fois se baisse vers la terre comme pour tracer sur elle les décrets divins, laisse tout l’espace et le temps nécessaires pour que le jugement et le pardon du Père soit entendu, prononcé et achevé par le commandement libérateur : « Va, et désormais ne pèche plus ».
Les scribes et les pharisiens, partis un à un en se reconnaissant pécheurs, ont-ils entendu aussi, venant du fond silencieux de leur cœur, ce « Va, et désormais ne pèche plus » ?
Et nous, l’entendons-nous ?
Ne jugez point sur l’apparence
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Partout où il passe, quoiqu’il dise ou fasse, Jésus révèle de quoi est couvert le cœur du vieil homme.
Aujourd’hui, la présence de Jésus parmi les siens révèle notre tenace prétention au droit de nous juger les uns les autres. Plus nous sommes proches et plus cette prétention prend de la force. Jésus n’échappe pas à cet aveuglement de la part de ses frères et voisins. Ils n’entendent pas que Sa Parole allume dans le monde un feu qui met l’autorité des puissants en péril. Jésus seul sait qu’il doit œuvrer encore un peu de temps avant de se laisser juger, effacer, mettre en croix par l’esprit du monde. Il n’obéit qu’à son Père.
Prenons là une nouvelle leçon de prudence et d’attention à porter lorsque le jugement d’autrui monte en nous devant tout homme qui nous dérange, qui n’est pas conforme à ce que, indûment sans doute, nous idolâtrons.
Lorsque, « après que ses frères furent partis », Jésus monta à la fête, en secret, beaucoup le cherchaient, inquiets peut-être de ne le connaître qu’au travers des rumeurs contradictoires émises par ceux qui s’accordaient le droit de lui attribuer d’autres noms que le sien. Qui donc est-il ? Certains n’osaient rien affirmer devant les juifs, nous voici devant la peur : Combien parmi nous, attirés, appelés par le Christ, n’ont pas évité de montrer à quelle source ils cherchaient à s’abreuver depuis que l’Église, après avoir été martyrisée, est simplement ridiculisée par l’opinion publique ?
Seul l’Amour est, sans peur de paraître.
Lorsque Jésus monte au temple pour enseigner, les docteurs de la loi aussi perdent pied. D’où vient ce souffle qu’aucune école n’a insufflé ? Où allons-nous si tout un chacun peut enseigner dans le temple ? Comment protéger l’ordre établi par la loi lorsque nous est dit « Nul d’entre vous n’accomplit la loi » et que nous sommes subitement obligés de reconnaître cette vérité?
À la question : » Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? » La foule nie cette autre vérité en prétendant que Jésus est possédé d’un démon. Elle voudrait bien retrouver son sommeil, ses vieilles habitudes d’aveugle.
Qui n’a pas sommeil quand on lui demande de se réveiller ?
Finalement, qui n’accepterait pas d’être guéri lui-même le jour du sabbat ? Guéri de toutes les prétentions, de toutes les impostures, de toutes les déviations. ?
« En Celui qui cherche la gloire de Celui qui l’a envoyé il n’y a pas d’imposture », iI est guérissant.
N’est-ce pas moi qui vous ai choisis?
(Lire l’extrait Celui qui mange de ce pain vivra auquel ce commentaire réfère)
Premièrement : Le Père est « vivant »! Jésus nous le dit, sachant bien que, à première vue pour nous, c’est nous qui sommes vivants. Voilà que le sens du mot « vie »est à re-voir, à re-contempler. Deuxièmement Jésus le Fils vit « par le Père ». Troisièmement, celui qui mange Jésus vivra aussi, « par Jésus lui-même ».
Alors actuellement, nous, »créés » à l’image du Père, par quoi sommes-nous donc animés si ce n’est par toute une série d’appétits qui, d’insatisfactions en insatisfactions nous amènent à chercher satisfaction en ce Dieu que nous avons, jusqu’à maintenant, crucifié. L’enfant prodigue ne se souvient qu’à bout de souffle. Mourant d' »inanition », il s’étonne d’apprendre qu’il n’est, ni n’a été vivant, mais bien « mourant ».
Dès lors, cette parole, « celui qui me mange vivra aussi par moi » est en-tendue. La faim et la soif ne seront apaisées par rien d’autre que le « Verbe fait chair », toute autre nourriture creusera la faim, la soif, et révèlera note radieuse indigence. Toute vie accueillie là sera transmise, toute tentative de possession sera souffrance, faim, arrêt de communion. ll n’y a ni « ma » vie, ni « ta » vie, mais « la » vie.
Pour faire taire toute tentative de tirer gloire du retournement lui-même que nous faisons vers Dieu, cette nouvelle parole nous avertit : « nul ne peut venir à moi si cela ne lui a été donné par le Père »! Où pourrons-nous encore jeter la pierre et fuir la face de Dieu, laquelle nous trouve librement agenouillés et adorants ?
Car il reste à entendre, après la soumission de Simon-Pierre qui parle pour les douze disciples qui ne se retirent pas, cette dernière parole : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze? Et l’un de vous est un démon. »
À nous de contempler, manger et faire nôtre cette parole forcément édifiante, vivifiante, apaisante puisque proférée par Jésus, Fils de Dieu, verbe fait chair.
Que l’oubli nous soit épargné :
Si la manne prolonge la vie mourante, le Fils de Dieu donne la vie éternelle.
le mystère du verbe croire
(Lire l’extrait Et le pain que je donnerai, c’est ma chair auquel ce commentaire réfère)
Nous affrontons de nouveau, à l’écoute de ces paroles de Jésus, le mystère du verbe croire si souvent incompris, moqué, méprisé. L’injonction : « il ne faut pas croire »,(au sens religieux), assimile la croyance à un arrêt de l’intelligence, un arrêt du questionnement, un succédané du verbe connaître..
Or croire n’est-il pas à la source de tout mouvement, de toute quête, de tout dynamisme, de toute découverte ? Si je crois que tel personnage, tel fruit, tel voyage, telle communauté, idéal, peut être source de bonheur, pour moi ou pour autrui, je vais me mettre en mouvement vers ces différents objectifs et ainsi vérifier dans quelle mesure ils répondent à mon espérance.
Mais si je suis un juif contemporain de Jésus, que je l’ai vu grandir dans mon village, que je connais ses parents et qu’il déclare : « Je suis le pain de vie qui est descendu du ciel », vais-je jaser avec mes voisins et le classer sans recours parmi les fous ou vais-je, sous le choc, l’approcher avec au moins le bénéfice du doute et tenter d’entendre encore ce que cet homme dit, ou le questionner, voir ce qu’il fait ?
Or si je m’approche il va continuer à me secouer, chaque parole dit « Réveille-toi, il y a, sous la volonté de notre Père, beaucoup mieux que l’enchaînement à ton petit rêve de mortel, fais ce que je te dis et tu passeras de la mort à la vie ». Est-il possible, en effet d’entendre ceci : « Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour le salut du monde », sans remettre en question toute notre vision du monde et sans être mis en face de notre libre arbitre : Vais-je faire confiance à cet homme porteur d’une telle parole et continuer à m’approcher ou vais-je retourner vers ce qui me paraît raisonnable ? Car voici que l’invraisemblable prophétie s’accentue :
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi.
Cette Parole, petit à petit, nous apporte un bienfait inattendu, le cadeau indispensable pour persévérer vers la Vérité entrevue : l’Humilité, cette forme indispensable de pauvreté sans laquelle la croyance ne peut être accueillie et donner le fruit de la foi et de l’amour. De l’enfance.
À prendre ou à laisser
(Lire l’extrait Je suis le pain de vie auquel ce commentaire réfère)
Voici que la seule œuvre qui nous est demandée par Dieu, c’est de croire en Jésus Christ ! C’est à prendre ou à laisser. Faire face à cet appel ou se détourner, dépité.
Or croire en Jésus c’est voir qu’Il est le seul Maître d’œuvre, c’est désirer œuvrer par Lui, c’est accueillir joyeusement l’humilité, c’est se laisser guider, être délivré de toute avidité, c’est laisser la vie vaincre la mort. C’est un « acte » de soumission, une soumission « active ». Un acte d’amour et de confiance absolue.
Toutefois, nous sommes des êtres méfiants, nous demandons des garanties, Nous ne laissons pas la Parole entrer dans nos cœurs, nous exigeons des preuves tangibles de son efficience, des miracles à comparer avec celui qui advint par Moïse avec le pain venu du ciel.
Or la réponse de Jésus, dont la Parole a déjà produit de nombreux miracles que tous ont vu, est accablante. Le miracle que nous refusons de voir c’est Lui-même : « Je suis le pain de vie………………../ mais je vous l’ai dit, vous m’avez vu et vous ne « croyez » point.
Pourquoi ce refus de croire, cette réticence devant les promesses de résurrection et de vie éternelle ? Est-ce pour nous in-« croyable »? Pouvons-nous nommer l’adversaire de Jésus, celui qui confond l’esclavage des passions avec la liberté, celui qui jette de la poudre aux yeux, l’illusionniste, le fourbe, le méchant, l’ogre, le Séducteur vampire, celui qui, atteint par un seul rayon d’Amour, s’évanouit, celui qui se cache, le monstre aux sept têtes, celui qui entre en fureur devant le croyant………..?
Prions pour que cet innommable, mis à découvert par Jésus, nous jette dans les bras du Père.
Le même fol amour donné à tous
(Lire l’extrait Lève-toi, ils virent Jésus marchant sur la mer auquel ce commentaire réfère)
Entrons dans la situation des disciples tels que nous sommes tant que la rencontre avec l’amour christique n’ébranle pas nos certitudes. Notamment celles que nous imposent les lois physiques du monde terrestre.
« Le soir est venu, la mer, soulevée par un grand vent, est agitée » et les disciples sont dans une barque au large de cette mer dont l’agitation les agite. Or un homme, Jésus, s’approche, (on l’imagine à grands pas), en marchant sur les eaux ! Aussitôt cette perception des sens est niée par la pensée savante et la peur s’engouffre dans la faille ainsi ouverte avant d’être apaisée par ces mots « C’est moi, ne craignez point ». Toutefois, la secousse n’est pas achevée car lorsque les disciples veulent prendre Jésus dans la barque ils se trouvent arrivés à destination.
Le jour avant, Jésus, dans son désir de rassasier la foule, en accord avec son Père, n’a pas tenu compte du quantifiable. Aujourd’hui le poids des corps, le temps et l’espace sont ignorés par le même fol amour qui, donné à tous, est donné à chacun selon ce qu’il attend, ou entend. Le « miracle » s’adapte à chaque conscience.
C’est ce que Jésus signale à ceux qui le questionnent après avoir dû chercher pour le trouver : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture qui périt mais pour celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera. Car c’est lui que le Père, Dieu, a marqué d’un sceau. »
Il est juste de chercher Jésus, le Fils de l’homme qui agit au nom du Père. Il est juste aussi de voir qu’il devance l’appel de ceux qui le suivent et de ne pas craindre son approche quel que soit notre état d’être. Il vient pour nous conduire hors de la mortelle agitation.
Jésus nous connaît
(Lire l’extrait Lève-toi, Où achèterons-nous du pain? auquel ce commentaire réfère)
Ce jour là, la leçon donnée par Jésus est consternante et radicale pour les esprits calculateurs que nous sommes lorsqu’il s’agit du partage du repas et de tous biens matériels. Qui ne s’agite lorsque, ayant préparé à manger pour cinq personnes, en voit venir dix et craint de ne plus satisfaire personne? Or Jésus, tenant dans ses mains cinq pains et deux poissons, fait asseoir cinq mille personnes et, sans aucun regard pour le rapport qu’il y a entre la quantité de nourriture qu’il tient dans les mains et la foule affamée en attente, rend d’abord grâces au Père pour cette nourriture et commence à la partager, à la distribuer, et tous sont rassasiés. Il y a même du surplus.
Notre raison s’affole, cherche une échappatoire, un symbolisme explicatif. Ou bien elle s’emballe et fait des rêves d’abondance.
Toutefois, Jésus nous connaît. Après cette distribution des pains et des poissons, iI sait que les hommes voudront Le faire roi de ce « monde pour lequel II n’est pas venu ». ll se retire, seul, « sur la montagne » auprès de son Père. Ainsi, Il nous montre l’étendue de la Miséricorde du Père et nous exhorte aussi à ne pas nous attarder au plaisir qui passe mais à chercher la joie qui demeure. Une fois de plus, notre discernement est mis à l’épreuve : Quelle est cette faim qui nous tenaille de toutes parts ? Où prend-elle sa source et en quoi trouve-t-elle son apaisement ?
Plus tard, c’est « pour la multitude » de « toutes les nations et de tous les temps » que Jésus donnera son propre corps et son sang pour nous sortir de l’esclavage des passions. Toujours Il agit en soumission à la volonté de son Père dont il nous dit qu’Il est aussi « notre » Père. Toujours il renvoie au Père, explicitement ou implicitement. Il veut que le Père, qui est aux cieux, soit glorifié, connu, aimé, prié. Sans cesse.
le verbe croire sur la sellette
(Lire l’extrait Lève-toi, En vérité, en vérité, je vous le dis… auquel ce commentaire réfère)
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle, et n’encourt point la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie. »
Ce verset met d’emblée le verbe croire sur la sellette : Ne suis-je pas encore parmi les morts si croire en Dieu le Père c’est entendre et mettre en pratique la parole du Fils? Suis-je croyant en Dieu le Père si je me soucie du lendemain et de ma réputation ? Puis-je croire au Père et vivre comme un orphelin désorienté ?
Le deuxième verset annonce qu’il n’est pas trop tard pour tendre l’oreille du cœur :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. »
Ces deux premiers versets m’inclinent à me considérer parmi les morts et à entendre la longue suite des paroles de Jésus comme un appel à la vie éternelle que je peux nommer mais ne peux concevoir si ce n’est qu’elle échappe à l’ignorance, à la corruption et à tout ce qui en résulte.
Quel est donc ce jugement qui est inhérent à la voix de Jésus, Fils de Dieu, parce qu’il est (aussi)Fils de l’homme ? Entendre sa voix c’est être jugé : soit nous accourons soit nous nous cachons.
Les graves accusations qui nous sont adressées à la suite de ces deux premiers versets n’ont pas pour but de nous condamner mais sont proférées pour éclairer notre négligence, notre manque d’attention. Voici comment je les entends :
– À la lumière de Jean-Baptiste nous nous sommes réjouis sans lui permettre de faire son œuvre d’ouverture du cœur.
– Nous n’entendons pas la parole de notre Père tant que nous ne « croyons » pas au Fils qu’Il nous envoie pour nous la confier.
– Nous cherchons la vie éternelle dans les Écritures qui rendent témoignage du Fils et nous refusons de la recevoir de ce Fils lui-même, qui nous connaît et sait que nous n’avons pas en nous l’amour du Père. Nous n’en avons que la crainte.
– Nous croyons plus facilement un homme qui parle et s’affirme en son propre nom que Celui qui parle au nom du Père. Celui-là nous paraît suspect. Notre habitude est de « tirer notre gloire les uns des autres ».
– Devant le Père, ce n’est pas le Fils qui accuse mais la loi de Moïse qui a pourtant annoncé la venue de celui qui pardonne.
Finalement à quoi croyons-nous, ou plutôt quelle est notre espérance si ce n’est de perdre toute volonté autre que celle du Père en « croyant » Jésus Christ, c’est à dire en étant joyeusement soumis à sa Parole ?
La mise en croix est déjà à l’horizon
(Lire l’extrait Lève-toi, Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père auquel ce commentaire réfère)
Voici comment la miséricorde, apportée par Jésus au nom de son Père, est montrée du doigt comme une insulte au Seigneur et comme un danger pour l’ordre apporté par la loi révélée à Moïse. La mise en croix est déjà à l’horizon : Le grabataire qui, sur l’ordre de Jésus, s’est levé, a pris son grabat et s’est mis en marche, est maintenant accusé par les docteurs de la loi : « C’est le Sabbat, il ne t’est pas permis d’emporter ton grabat » !
La guerre de l’Amour Divin contre la Peur générée par l’ancienne loi est annoncée, les consciences savantes sont bouleversées, appelées à être ordonnées et nourries dorénavant par la Parole du Fils de Dieu qui agit comme son Père agit et avec Lui, au-dedans de chaque homme. Pour les scribes, les pharisiens et les docteurs de la loi, cette Parole de Miséricorde est effrayante. À première vue elle va provoquer le chaos. Il faut l’arrêter, la faire taire. Ils ne voient pas que l’ordre qu’ils défendent est devenu esclavage.
Cependant, l’homme que Jésus a guéri est averti, s’il cherche de nouveau la vie, la vérité, le bonheur et l’amour là où ils ne sont pas, hors la loi, son état pourrait être pire qu’avant. L’appel à la conversion est donné à chacun selon son état.
Le Fils de Dieu regarde son Père à l’œuvre et fait ce qu’il fait, comme le fils du potier apprend le métier en regardant œuvrer son père. Il s’agit du même agir qui toujours dépasse notre entendement et nous éblouit.
Dis seulement une Parole…
(Lire l’extrait Lève-toi, prends ton grabat et marche auquel ce commentaire réfère)
La guérison accomplie par Jésus à la piscine de Béthsada attire notre attention sur l’espérance maintenue avec une incroyable persévérance par l’infirme qui, depuis 38 ans, attend d’être plongé dans l’eau agitée par l’ange du Seigneur.
Il n’est pas dit que cet homme appelle à l’aide. C’est Jésus qui, le « voyant gisant et sachant qu’il était malade depuis longtemps » lui pose la question : « Veux-tu être guéri? » et, à sa réponse, « Je n’ai personne pour me jeter à l’eau », il reçoit cet ordre immédiat : « Lève-toi, prends ton grabat et marche », ordre aussitôt suivi d’obéissance.
Cet infirme est donc guéri par la Parole. Depuis 38 ans il s’est vu debout et marchant en sortant de l’eau et maintenant il marche sur Parole. On imagine sa stupéfaction.
Nos paralysies, aveuglements, surdités, toutes désolations et faiblesses intérieures ne peuvent-elles, avant même le baptême d’eau, être guéries par la Parole ?
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une Parole et je serai guéri ». Faudrait-il même attendre cette Parole pendant 38 ans ?
La foi qui sauve
(Lire l’extrait Va, ton enfant est plein de vie auquel ce commentaire réfère)
Il nous est rapporté que les Galiléens, qui avaient vu Jésus grandir parmi eux, avaient de la peine à croire qu’il put être le Messie. Jésus revient cependant parmi eux, à Cana .
C’est là qu’en une prière et une réponse, toute l’autorité de la Parole émise par Jésus est de nouveau mise en lumière :
– « Seigneur, venez avant que mon enfant ne meure ».
– « Ton enfant est plein de vie ».
Aussitôt, pas le moindre doute ne peut entrer dans l’esprit de celui qui a prié, la réponse est vérité avant toute possibilité de la vérifier. Le prieur « sait » que ce qui est prononcé par Jésus « est » vérité . Une journée de marche le sépare cependant de sa demeure où l’enfant était mourant.
La foi ainsi semée va se répandre au loin. La foi qui sauve.
Je le suis, moi qui vous parle
(Lire l’extrait Je le suis, moi qui vous parle auquel ce commentaire réfère)
Plus que jamais ce passage de l’Évangile révèle un peuple en attente, tous sont dans l’insatisfaction. Un Sens leur manque, le Messie. Aussitôt que leur est dit qu’ll est peut-être ici, ou là, ils se mobilisent, ils vont voir sans remettre la chose à demain ou à tout-à-l’heure, quand ils auront un « temps libre » ! Cela ne nous ressemble pas.
En entendant cette incroyable parole : « Je le suis (le Messie), moi qui vous parle », la Samaritaine « laisse là sa cruche » et se précipite en ville pour que les habitants viennent voir Jésus : Partageront-ils avec elle son émoi, la joyeuse espérance qui l’anime subitement ?
Pendant ce temps les disciples, revenus de la ville avec des provisions, sont remis en question dans la règle de comportement qui leur a été apprise : « Jésus parlait à une femme, une Samaritaine ! Cependant ils se taisent, ils ne questionnent pas, par respect sans doute et sachant que rien ne restera incompris.
De plus, lorsqu’ils Lui apportent à manger, ils sont à nouveau heurtés de front : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas » ! De quoi parle-t-il donc? Alors Jésus ouvre leur cœur pour qu’ils gardent cette parole : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ». A-t-on jamais entendu une chose pareille ?
La sollicitude de Jésus se répand donc pour tous à la fois, les samaritains et les disciples, selon la nourriture dont chacun a besoin pour passer de la mort à la vie, car nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel de la Samaritaine et qui, ayant vu et entendu Jésus, crurent en lui, en tant que Sauveur du monde. Tous sont confrontés à l’inanité de leurs croyances, de leurs habitudes, de leur existence.
Subitement, leur regard se pose là où il ne s’était pas posé et ils entendent ce qu’ils n’avaient même pas pu concevoir. Adorer en esprit et en vérité leur est révélé.
Quelle bénédiction de pouvoir, en lisant ce texte, l’actualiser en soi et bénéficier de ce constant appel à remettre en cause nos assises. Que l’on se place en tant que disciple ou en tant que samaritain, on ne peut échapper à la vérité sous le regard tranquille de Jésus.
les vrais adorateurs
(Lire l’extrait L’adorer en esprit et en vérité auquel ce commentaire réfère)
…….les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité,…………..
Deuxième parole inoubliable et due à la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Parole libératrice qui, cependant, pour les écervelés, les hâtifs dont je peux faire partie, peut se transformer en pierre d’achoppement. Car il ne s’agit pas d’ignorer, de rejeter l’héritage transmis par les pères, d’imaginer que l’on peut naviguer seul, sans côtoyer les frères et sans la protection de l’Église et des Saints qu’elle a enfanté. Si le Père peut être adoré en d’autres lieux que sur la montagne ou dans Jérusalem, prenons garde de ne pas adorer une idole, un père qui ressemble au Père et n’est pas le Père. Un père qui nous flatte et nous enlise au lieu d’un Père qui nous relève et nous pare de son amour aussitôt que, nous souvenant de Lui, nous l’appelons de toutes nos forces.
« Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer « en esprit et en vérité » », or la vérité jamais ne flatte et l’esprit vient au secours de l’enlisé.
Prions.
Plus jamais Soif !
(Lire l’extrait Donnez-moi à boire auquel ce commentaire réfère)
Vous n’aurez plus jamais Soif !
Plus jamais Soif !,,,,,,,,,,,,,,,, Plus jamais Soif ?
Quelle parole révélatrice, vérité tranchante et désormais inoubliable : Vous avez, jusqu’à maintenant, toujours Soif !
Vous avez tenté d’apaiser cette Soif de milliers de manières, par le mal et par le bien. L’eau du puits de Jacob elle-même a laissé béant ce manque que rien en ce monde ne peut combler, ni masquer, ni contrôler, ni étouffer. Si vous lui tournez le dos il reparaît devant vous.
Voilà le cadeau, l’espérance que Jésus vient offrir à la Samaritaine, en venant s’asseoir au bord du puits malgré la distance que les juifs prennent vis-à-vis des Samaritains. Il vient verser Vie et Vérité au cœur de qui le demande ardemment, avec l’ensemble de « toutes » ses facultés. Au sein de la Soif pleinement mise au jour, souffrante, offerte, peut naître « une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle ».
La Vie éternelle ! La vie cesse d’être liée à un « temps qui passe », un temps qu’on veut soit retenir soit faire passer, elle est rayonnement ininterrompu, immortel, incorruptible, incréé et créateur. Qui l’a trouvée n’a de cesse que de la faire « connaître ».
La Soif transfigurée en espace vierge, en lieu de naissance permanente.
Une succession d’œuvre
(Lire l’extrait Il faut qu’il croisse et que je diminue auquel ce commentaire réfère)
En rêvant sur ce passage de l’évangile de Jean, il me semble que le désarroi dans lequel les disciples de Jean Baptiste sont plongés lorsqu’ils s’aperçoivent que Jésus, à son tour, baptise et que tous vont à lui ; ressemble à l’état où nous sommes soumis lorsque nous disons : « je ne sais plus à quel saint me vouer ». Une impression d’écartèlement nous paralyse lorsque nous ne trouvons pas le Pôle vers lequel rassembler tous les aspects de notre ferveur. Heureusement ces disciples confient leur inquiétude à Jean Baptiste qui leur fait voir que lui n’a fait que préparer en eux un champ pour que Jésus, le Fils de Dieu, y sème sa Parole salvatrice. Il y a une succession d’œuvre, dans le temps et dans les consciences, qui fait dire à Jean cette parole majeure qui nous concerne tous : « Il faut qu’Il croisse et que je diminue ».
L’attente de Jean Baptiste, fils de la terre, est comblée par la voix de Jésus, Fils de Dieu. C’est donc dans la joie et l’abnégation de Jean, le précurseur, que ses disciples sont appelés à écouter et suivre Jésus.
Quant à nous, avant que nous puissions rencontrer Jésus, l’entendre, l’aimer et le suivre, nous devons aussi passer par l’œuvre du Précurseur. C’est le premier rôle de l’église. Sous sa protection, elle nous dépouille, si nous l’écoutons, de toutes nos protections et mensonges destinés à cacher notre indigence, notre nudité, notre vulnérabilité qui seule nous pousse à chercher et trouver en Jésus, la Vérité, la Vie et l’Amour perdus.
Passer de Jean Baptiste à Jésus Christ, c’est laisser » la Colère de Dieu » derrière nous ?
Pour que la conscience humaine cesse d’être une prison
(Lire l’extrait Tu ne sais d’où il vient, ni où il va auquel ce commentaire réfère)
II me semble que dès que j’ai lu pour la première fois ce récit de la rencontre entre Nicodème et Jésus, il m’a paru évident que naître à nouveau est une nécessité pour que la conscience humaine cesse d’être une prison.
Malheureusement j’ai mis beaucoup de temps à comprendre que Celui qui annonce cette vérité est aussi le seul qui donne cette naissance à celui qui la demande avec toutes ses facultés, tous ses membres, prêt à perdre tout ce qu’il possède pour que s’ouvre le Royaume de Dieu, « au-dedans de nous ».
Or « le vent souffle où il veut……………. » et si je suis faible, distraite, en proie à quelqu’idolâtrie passagère, ou endormie quand il passe, il passe en vain.
Heureusement, il y a l’Église, ses sacrements, sa hiérarchie, ses commandements, son garde-fous qui dirige vers la seule folie libératrice : la foi absolue en Jésus-Christ ressuscité, donc vivant et accessible.
Dévoilement de la sainte colère
(Lire l’extrait Je le relèverai en trois jours auquel ce commentaire réfère)
Après les noces de Cana on peut imaginer les disciples en alerte. Leur attention a été plus que jamais mise en éveil. Or la leçon cette fois-ci est d’abord une leçon de rigueur suivie d’une parole énigmatique dans laquelle le « troisième jour » est à nouveau évoqué. Jour où se révèlent les bienfaits inattendus de Dieu. (Et quand une plante verte se meurt on la met dans la cave trois jours avant de la remettre à la lumière où elle reprend vie).
La colère unique de Jésus, qui se déploie dans le temple de Jérusalem ne peut être oubliée ni empêchée de provoquer soit des réactions de colère, soit des éclairages sur notre avidité de vampires : De tout objet il faut tirer profit, gloire ou respect; même du temple qui est le lieu du don.
La sainte colère est ainsi dévoilée, à l’aide d’un petit fouet qui renverse marchands, changeurs « assis », tables et argent, et tous animaux destinés au profit. À ce spectacle les disciples se souviennent de l’Écriture, leur foi en est encore agrandie. Par contre les juifs demandent des preuves du bien fondé de cette sévérité.
Alors résonne cette parole insoutenable, provocatrice : « Détruisez ce temple et je le relèverai en trois jours ».
C’est après que Jésus fut condamné, fouetté, ridiculisé, démuni de tout, crucifié et ressuscité le troisième jour, que les disciples comprirent ce qui avait été fait et annoncé ce jour-là.
Quant à moi, nous, qu’il nous soit épargné de tirer profit dans ce monde, à partir du nom et des bienfaits du Seigneur qui nous donne son corps et son sang.
Notre première médiatrice
(Lire l’extrait Faites tout ce qu’il vous dira auquel ce commentaire réfère)
J’avoue que tenter de faire une synthèse de ce que me dit ce récit m’a fait toucher une impatience et une sorte de colère noire et douloureuse comme si je tentais de retrouver quelque chose de précieux enfoui dans un de nos gigantesques dépotoirs. Le jour de témoigner étant arrivé, je me contenterai de dire que ce qui m’est le plus cher et le plus clair jusqu’à présent est de comprendre par ce récit que Marie, la mère de Jésus est bien notre première médiatrice dans l’œuvre de rédemption apportée par Jésus. C’est par elle que s’ouvre la possibilité qu’advienne un changement dans l’ « ordre des choses » auquel le monde s’est accoutumé.
Une discrète demande : « ils n’ont plus de vin ». Une douce autorité : « Faites ce qu’Il vous dira », et le miracle du « Troisième jour » advient.
(fin de la colère)
Nous avons trouvé le Messie
(Lire l’extrait Venez et vous verrez auquel ce commentaire réfère)
Comment se lasser de ressentir le grand élan de confiance et d’espérance qui se produit dès lors que, ayant regardé Jésus qui passe, Jean-Baptiste prononce clairement
ces mots : « Voici l’agneau de Dieu » ! Parole solennelle qui ouvre l’accès à la voix de Jésus en mettant fin à celle de Jean-Baptiste le Précurseur.
Aussitôt les deux disciples qui accompagnent Jean-Baptiste, sans la moindre hésitation, se mettent en route. Ils suivent Jésus. On peut imaginer la joie de Jean-Baptiste.
Jésus se retourne :
– Que cherchez-vous »?
– « Rabbi, où demeurez-vous » ?
– « Venez et vous verrez »
Ils viennent, ils voient, en eux la surabondance de la joie est telle qu’André, l’un des deux, rencontrant son frère lui affirme « Nous avons trouvé le Messie » et l’amène à Jésus. Ainsi commence la grande floraison des disciples de Jésus. Philippe est appelé par Jésus lui-même et Nathanaël par Philippe. Nathanaël émet un doute devant Philippe mais devant Jésus il se voit connu, il croit, et nomme Jésus : Fils de Dieu.
Par la voix de Jean-Baptiste : « Voici l’agneau de Dieu », l’Esprit saint a sonné l’heure du Messie.
L’irruption de l’Éternel sur la terre
(Lire l’extrait Voici l’agneau de Dieu auquel le texte réfère)
Ce témoignage de Saint Jean-Baptiste est pour moi l’irruption réelle de l’Éternel sur la terre et dans le cœur des hommes. C’est une grande joie. Ce qui n’est pas de ce monde vient au monde; ce qui n’est pas soumis au temps entre dans le temps; Celui qui était inconnu se fait connaître : baptisé dans l’eau, Il baptise dans l’Esprit saint.
C’est l’achèvement radieux de l’œuvre de Jean le Baptiste.
Accueillir cet évangile et y adhérer c’est entrer dans l’espérance en sautant au-delà du raisonnable, c’est voir la colombe se poser sur Jésus nommé « agneau de Dieu » et » fils de Dieu »; c’est laisser ces noms résonner en nos cœurs et y prendre tout leur sens, c’est désirer les deux baptêmes
Ce cri me réveille
Lire l’extrait d’Évangile selon St-Jean « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert » auquel le texte suivant réfère.
Saint Jean Baptiste, lorsqu’il crie dans le désert, crie dans ma conscience « inhabitée », endormie sous quantité de préceptes et d’idoles « sans vie ». Ce cri me réveille et me propose de me débarrasser de tout ce « fatras » en m’immergeant dans « l’eau du fleuve, eau courante « qui emporte ce qui est mort. Ce faisant, il « aplanit le chemin » dans ma conscience pour que Celui qui vient, qui est Vie et Vérité, puisse passer et œuvrer.
Qui est Jean le Baptiste ? Il dit précisément : « Je suis « la Voix » de celui qui crie dans le désert ». Il n’est pas celui qui crie. Il donne sa voix à Celui qui vient après lui, cet inconnu dont la discrète majesté est telle que Jean Baptiste ne s’accorderait même pas la dignité de dénouer sa sandale, sa joie est d’ouvrir le chemin à l’Opérateur en avertissant : « préparez-vous ». Il klaxonne dans la « ville encombrée » pour que puisse passer celui qui vient annoncer la Vérité que la raison humaine ne peut comprendre, à moins qu’elle ne commence par croire et s’ouvrir à l’incroyable. Ce faisant, l’homme accède à une nouvelle vie, illimitée.
Cinq affirmations…
Lire l’extrait d’Évangile selon St-Jean « Au commencement était le Verbe…» auquel le texte suivant réfère.
« Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le verbe était auprès de Dieu, et le verbe était Dieu. »
« Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. »
« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous,
« Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. »
« Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. «
(Traduction AELF)
Avec ces cinq affirmations, que j’entends également à l’indicatif présent, je peux vivre, aimer, pleurer, prier.
Je ne peux pas m’évader, m’envoler, me séparer, m’enterrer.
J’aspire à être enfant de Dieu, tenu par sa main, éduqué par le tranchant de son amour.
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(Lire l’extrait Je le relèverai en trois jours auquel ce commentaire réfère)
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