Illustration inspirée d’une œuvre du peintre finlandais Albert Gustaf Aristides Edelfelt
Évangile selon Saint-Jean, chapitre 13, de 10 à 18
Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous aussi, vous êtes purs, mais non pas tous. »
Il connaissait en effet celui qui allait le livrer; c’est pourquoi il dit : « Vous n’êtes pas tous purs. »
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son manteau, il se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait?
Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.
En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni
l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé.
Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle; je connais ceux que j’ai choisis; mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange le pain avec moi a levé le talon contre
moi.
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Commentaires
« Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres ». Merci, Seigneur de nous montrer Le chemin. Et surtout, merci de nous inviter à l’emprunter, et à servir, comme toi et avec toi. Oui, donne-moi, Seigneur d’aspirer, comme St-François, à chercher plus à aimer qu’à être aimé, de servir, plus que d’être servi,… Ce chemin, n’est pas très fréquenté ou valorisé en ces temps de grands bouleversements sur la planète. On se sent vite seul, sur ce chemin. Mais quand j’ose aller vers l’autre en t’emmenant avec moi, au-delà des apparences, des peurs et jugements, s’ouvrent immanquablement des horizons nouveaux! Je me sens moins seul, et suis témoin que la Vie veut renaître, en l’autre, et en moi, comme la sève monte au printemps! Merci, Seigneur, de me donner, encore et encore, de laver les pieds à mes sœurs, à mes frères.
Solane
Quelle preuve d’humilité! Quelle leçon Jésus nous donne, en nous rappelant que nous sommes tous pareils; qu’il n’y a pas de différence entre le serviteur et le maitre; qu’aux yeux de Dieu nous sommes tous pareils! Je remercie Dieu de tout mon cœur de me rappeler ceci, surtout quand ma tête m’induit à juger autrui, à cause de son habit, ou de son odeur, ou de son infime contribution…
Rosa
En lisant la fin de ce texte, je pense à, et je prie pour toutes les personnes, et j’en fais partie, qui ne comprennent pas toujours que l’action ou l’omission d’une action va peut-être nuire à, ou bloquer la vie, et qu’ultimement ca va se retourner contre lui et lui nuire dans le bonheur que chacun de nous recherche.
Léopold
» Il se remit à table » Qu’est-ce qui m’attire à recommencer à tous les jours de me remettre à table, qu’y a t-il sur la table pour avoir le goût d’y revenir? Le PAIN QUOTIDIEN, en essayant de lui donner une saveur différente à chaque repas, le pain qui purifie, qui fait que je suis choisie par Jésus, le pain de l’amour, de la miséricorde, de l’abandon, de service, des pieds à laver. Il est dit « celui qui mange le pain avec moi a levé le talon contre moi, ce n’était pas » l’épine de Lenoir » mais l’épine de la Croix qui s’annonçait …
Mariette
De ces versets je veux retenir une grande leçon de souplesse vis-à-vis des préceptes qui règlent l’ordre établi. Seul Jésus, qui n’agit que par amour, et pour lui donner la primauté en toutes choses, pouvait ainsi se dévêtir et s’agenouiller pour laver les pieds de ses disciples. Ce faisant il abolit l’importance des rôles et ce besoin lancinant qu’a l’homme d’être plus grand, plus puissant, plus respecté, plus adoré que l’autre. C’est alors le règne l’idolâtrie.
Cette scène, juste avant le dernier repas, met en mouvement le commandement nouveau que Jésus s’apprête à accomplir si totalement que l’humanité ne pourra pas l’oublier. Y compris « Celui qui mange le pain avec moi a levé le talon contre moi ».
Alors : Amour ou idolâtrie sous toutes ses formes ?
Pierrette
Combien sommes-nous Seigneur à avoir mangé le pain avec toi, et puis d’une façon ou d’une autre à avoir « levé le talon » contre toi? Nous avons mangé le pain de ta parole, nous nous sommes nourris de ton corps et de ton amour, et nous avons été comblés de ton pardon. Et puis fort de toute cette abondance, nous avons pêché par orgueil, relativisant ta filiation avec Dieu, cherchant à te diminuer et à enfermer tes mystères dans de complexes explications. Enrichis de tout ce qui s’est révélé à la suite de ta venue en ce monde, nous avons levé le talon contre toi. Nous nous sommes moqués, nous t’avons fait endurer notre déni, et dans bien des cas renié. Je me demandais ce que signifiait cette parole de l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi a levé le talon contre moi. Tu viens de me souffler la réponse à l’oreille. Tu m’avais purifié dans le bain de ton amour, et voilà que sans même m’en rendre compte j’ai levé le talon contre toi. S’il te plaît, encore une fois, je te le demande en toute humilité, lave ce talon arrogant jusqu’à ce qu’il perde toute dureté et retrouve la tendresse du petit pied du nouveau-né.
Nénuphar
D’après ce que je comprends, Jésus ne lave donc pas les pieds des apôtres pour les purifier, car par Lui, avec Lui et en Lui – comme dans un bain de baptême – ils sont déjà lavés de tout péché.
Jésus précise qu’ils sont purs « tout entier ». Ce « tout entier » doit donc inclure les pieds. Alors pourquoi ce « sinon les pieds » qui n’est d’ailleurs pas mentionné dans toutes les traductions… Pourquoi est-il nécessaire qu’il leur lave tout de même les pieds?
Je crois qu’il les lave de ce qui pourrait les empêcher d’adhérer parfaitement à Son Corps qui est aussi cette terre, ce « tout en bas », ce « tout petit »… et donc, comme il le dit lui-même, pour donner l’exemple de cette pratique à laquelle il les convie tous… à laquelle il nous invite tous : se mettre au service les uns les autres dans les tâches les plus humbles au nom de l’Amour et de la Vérité, afin de devenir membres de Son Corps… de la même manière qu’il nous demande d’embrasser le plus petit et le plus humble, de nous aimer les uns les autres, de prier et d’intercéder les uns pour les autres, de soigner, nourrir, vêtir, etc., notre prochain… comme nous-mêmes.
Michaël
Heureux êtes-vous, si vous le faites
Heureux êtes-vous, si vous imitez le Christ.
Heureux êtes-vous, si vous revêtez l’habit de lumière.
Heureux êtes-vous, si le prochain est d’abord un frère.
Heureux êtes-vous, si votre devise est de Servir.
Heureux êtes-vous, si votre intention est pure.
Heureux êtes-vous, si l’humilité est une vertu.
Heureux êtes-vous, si votre regard est plein de compassion.
Heureux êtes-vous, si votre cœur reconnaît et honore Jésus en chaque être humain.
Heureux êtes-vous, si vous prenez le temps de laver les pieds douloureux de ceux et celles qui ont besoin d’être écouté et servi.
Heureux êtes-vous, si votre mode de pensée ne cherche plus à abattre, à rivaliser avec les autres mais plutôt accueille la différence comme un don, une richesse pour le monde.
Heureux êtes-vous, si vous êtes en état de gratitude pour tout ce que la vie vous apporte et pour tous ceux et celles qui croisent votre chemin de vie.
Heureux êtes-vous, si par votre témoignage d’amour, de paix et de joie, les gens se réconcilient avec Dieu le Père, le Fils et Esprit.
Heureux êtes-vous, si vous le faites.
Karine
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