Évangile selon Saint-Jean, chapitre 17, de 12 à 23
Lorsque j’étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m’as donné. J’ai veillé et aucun d’eux ne s’est perdu, hormis le fils de perdition, afin que l’Écriture fût accomplie.
Maintenant je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux la plénitude de ma joie.
Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.
Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un,
moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
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Commentaires
C’est tellement réconfortant savoir que quelqu’un nous aime et prend soin de nous; que quelqu’un prie pour nous et que Dieu nous aime grâce à Lui. Mais serons-nous « tous un » comme Lui l’est avec le Père? J’en doute, nous vivons dans une époque d’invidualisme tel que l’unité est difficile à atteindre.
Oh, mon Dieu! Donne-moi la sagesse de travailler pour l’unité à la place de le faire pour mon bien-être!
Rosa
Seigneur, merci de nous faire tiens, et de semer en nous ta vérité, et de faire de nous tes messagers, tes porteurs d’espoir. Et merci de demander à ton père de nous garder du Mauvais. Et de prier pour nous, et aussi pour ceux et celles à qui tu nous demande de porter ton message, ton amour, ta présence et ta vérité.
Nous en avons tellement besoin! Il est beaucoup plus facile d’être du monde. Et pourtant, c’est paradoxal : tout ce rejet de ta présence vient trop souvent d’un regard brouillé et de la peur, qui empêchent de voir et accueillir ce dont nous sommes tous et toutes assoiffés au plus profond (que l’on en soit conscient ou non…) : TOI, le Verbe, la Vérité et la Vie!
Solane
» Je ne te demande pas de les ôter du monde mais de les garder du mauvais. » Quand j’étais jeune j’entendais parfois dire par des parents d’un enfant turbulent : « y est pas du monde. » Surement que les parents s’inquiétaient de la conduite de l’enfant qui grandissait et comme tout bon parent, ça voulait dire être » un » avec la famille. Tout comme on peut lire dans le texte d’aujourd’hui, l’unité de Jésus avec son Père et moi-même. Jésus, souvent je te demande de protéger mes enfants du mauvais, aujourd’hui les occasions sont nombreuses d’aller au bout de sa liberté, mais je sais que tu es patient et plein de compassion pour chacun de nous et que nous sommes fait pour l’éternité. Père au nom de ton fils Jésus, ne nous laisse nous pas entrer en tentation mais délivre nous du mal…amen…..
Mariette
Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.
Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Ceux-là qui se reconnaissent de Jésus-Christ – en pratique et en vérité – ne peuvent en même temps se reconnaitre et être reconnus du monde, même si envoyés dans le monde.
Il y a une incompatibilité totale entre l’esprit du monde et l’Esprit de Dieu; l’un divise pour mieux régner… et « haït » donc l’autre qui réunit pour mieux Aimer.
Impossible de recevoir l’Esprit Saint qui sanctifie dans la vérité tout en étant rempli de l’esprit du monde qui se glorifie dans le mensonge!
Michaël
Il est question ici de la plénitude de la joie. Nous savions déjà que Jésus veut que nous ayons la vie, et la vie en abondance. Il prie maintenant pour que nous soyons sanctifiés, cela suppose qu’il a veillé sur ses amis et disciples pour qu’ils ne se perdent pas dans le monde. Mais il désire encore beaucoup plus pour eux et pour nous : la prière la plus ardente qu’il adresse au Père veut obtenir que ses disciples soient « un en nous, comme nous sommes un ».
Je me sens toute petite à côté de ce Jésus qui nous livre sa prière la plus intime. Comment peux-tu nous donner accès à ta conversation avec le Père? Comment oses-tu nous faire découvrir que ton désir le plus profond est de nous voir entrer dans le cercle qui va de toi au Père, puis de toi à nous, dans un mouvement qui nous relie tous ensemble en toi? Laisse-moi entrer dans ce cercle, laisse-moi goûter cette joie de la comm-union. Joie qui peut guérir de toute division, surtout celle que je peux ressentir en moi-même lorsque je souffre de mes propres divisions intérieures. Oui, de la joie en plénitude, pour celles et ceux qui s’approchent de toi en quête d’un bout de pain et d’amitié au sein d’une communauté accueillante.
Ce lien intime fait d’amour et de réciprocité dans l’échange ne se referme pas sur lui-même, puisque Jésus ajoute « afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». Il me semble que nous aurons besoin de l’Esprit pour mieux saisir cet autre désir de Jésus.
Gisèle
Nous sommes envoyés dans le monde pour révéler l’Amour du Père à travers les Écritures et notre expérience avec le Christ. En faisant route avec Jésus,sa grâce nous sanctifie, nous fortifie afin que sa parole soit véridique pour nous et pour tous ceux et celles qui croiront en Lui. Dépouillé du vieil homme, nous devons compter sur les grâces du Seigneur, une journée à la fois, pour accomplir notre mission de propager l’Évangile et d’en témoigner par notre agir dans le monde. Ressuscité avec le Christ nous sommes devenus ses disciples et nous faisons un avec le Père, le Fils et l’Esprit. Sous la mouvance de l’Esprit Saint nous faisons tout pour la plus grande gloire de Dieu. Cette expérience trinitaire nous garde dans l’humilité et nous ouvre au monde pour bâtir le royaume de justice et de paix. Le disciple du Christ aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme de toute sa force et de toute sa pensée et son prochain comme Jésus nous a aimés d’un amour inconditionnel et compatissant. Le disciple du Christ demeure dans l’Amour de Dieu et connaît la paix et la plénitude de la joie que Jésus nous a promise. Notre plénitude de joie pour la mission vient de Dieu en Jésus.
Karine
En relisant depuis le début cette longue supplication de Jésus à son Père, la voix me manque tout à coup, médusée, au milieu d’un sentiment de douleur quasiment colérique. Douleur sèche.
Si Lui, Fils de Dieu dont la foi est parfaite, supplie comme un mendiant à genoux à fin que le Père nous sanctifie tous dans la vérité, d’âge en âge par une succession d’envoyés en Son Nom, comment puis-je demeurer égarée, accrochée à quelqu’idole sans nom, plutôt que d’accourir à la voix de celui qui appelle ? Quelle est cette peur de sortir du nid, de prendre le risque d’avoir à ouvrir mes ailes ? Pourquoi choisir moins de vie au lieu de plus de vie? Quel bandeau sur mes yeux, quelles mains sur mes oreilles, quel interdit de croire à la « plénitude de la joie » ? Quel refus obstiné d’ouvrir les mains ? Qui me fixe au sol et me dit « tu ne sortiras pas d’ici », chez toi ? Et qui vaincra celui-là si ce n’est justement le Fils dont le royaume n’a pas de fin et qui ouvre la porte à celui qui frappe ?
Alors la douleur sèche s’ouvre aux larmes porteuses de joie. Qui voudra garder sa vie la perdra.
N’oublie pas cela, « ô mon âme », « Quel que soit l’état dans lequel tu viens frapper à la porte du royaume, le portier ouvrira sauf, bien sûr, s’il s’agit d’une imposture. L’imposteur est démuni du don de frapper à la porte.
Pierrette
« Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. »
« Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. »
En résumé, ces deux phrases semblent dire que tout en étant (envoyés) dans le monde, Jésus et ses disciples ne sont pas du monde.
Mais de quel « monde » Jésus parle-t-il?
Selon la définition commune, le monde est un «ensemble des choses et êtres créés»
Selon l’étymologie latine, mundus signifie « ce qui est arrangé, net, pur ». On pourrait donc dire que ce qui a été créé, arrangé et ordonné par Dieu est net et pur, ainsi que Lui-même l’a signifié au moment de la création, avant la chute de l’homme. Dans la genèse, Dieu, à chaque étape de la création de l’univers, « vit que cela était bon ».
Le monde dont parle Jésus semble plutôt être le monde altéré par l’égarement de la conscience humaine, soumis au péché et à la mort.
Si l’être humain n’a d’autre guide que sa propre volonté, dirigée par ses propres aspirations et insécurités, il crée un monde fermé, chuté, qui tire à sa propre fin. Par extension, le monde dont parle Jésus semble aussi être le monde social, construit de toutes pièces selon la logique humaine, et celui encore plus superficiel de la mondanité et du pharisaïsme. C’est de manière plus manifeste ce monde qui « les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde ».
Il apparait une fois de plus que c’est suite au détournement de la raison d’être première de l’être humain que le monde net et pur devient « immonde », « un trou nauséabond relié qui conduit à l’enfer » selon un autre sens attribué au mot latin mundus.
Nous sommes manifestement toutes et tous issus de ce monde chuté, gouverné par le Prince de ce monde, jusqu’à ce que Jésus nous fasse renaître en l’esprit, nous libérant de l’emprise de ce monde et nous ramenant à notre vocation première.
Jésus nous garde dans le nom que le Père lui a donné « Dieu sauve », et de par ce nom aucun de ceux qui lui sont donnés ne sont perdus. Par son intercession il ne cesse de nous sauver à chaque seconde, à chaque pas, étant en nous comme le Père est en lui.
Nénuphar
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