Illustrations inspirées des icônes traditionnelles

Archange Michaël

Fêté le 29 septembre

Michel (dérivé de Michaël, mot hébreu : « qui est comme Dieu ») est l’ange qui s’oppose à Satan et protège le peuple de Dieu.

« Alors il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme dragon, l’antique Serpent, Le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. » Apocalypse 12 v. 7.8.9

« Le Prince du royaume de Perse m’a résisté pendant vingt et un jours, mais Michel, l’un des Premiers Princes, est venu à mon aide. » Daniel 10 v. 13

« Je dois retourner combattre le Prince de Perse : quand j’en aurai fini, voici que viendra le Prince de Yavan. Nul ne me prête main-forte pour ces choses si ce n’est Michel, votre Prince. » Daniel 10 v. 21

Cette « bataille dans le ciel » rendit l’archange populaire parmi les chrétiens, qui l’invoquèrent contre le démon.

L’Annonciation

« Le sixième mois l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David : et le nom de la vierge était Marie. Il entra et il lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. » Luc I v. 26 à 34

D’après une icône peinte par André Roublev, Russie, 1408

La tradition des peintres d’icônes veut qu’un événement qui a lieu à l’intérieur soit représenté à l’extérieur, le cadre véritable se trouvant à l’arrière-plan. Cette tradition est particulièrement respectée pour la représentation de l’Annonciation.

L’Ascension

 « Il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » Jean XVI  v. 17

L’Ascension est présentée sur cette icône conformément aux Actes des Apôtres I v. 9 à 12 :

« Sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus viendra comme cela, de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » »

D’autre part la liturgie profère :

« Tu es venu avec tes disciples sur le Mont des Oliviers, ayant avec toi Celle qui t’enfanta, Toi, créateur et architecte de toutes choses. » et : « Voici ton Fils, Mère de Dieu, qui s’élève aux célestes demeures. »

Cette icône est inspirée d’un modèle de l’école de Moscou, XVIe s.

                                                                                                            

Saint Jean-Baptiste

Saint Jean-Baptiste – L’Ange du désert

C’est celui dont il est écrit : « Voici, j’envoie mon messager devant ta face, pour préparer ton chemin devant toi. » Mathieu XI 10

Le texte du phylactère sur cette icône, de même que l’arbre et la cognée, rappellent les deux messages de Jean-Baptiste, d’une part : « C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » Luc III 4 « Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres, tout arbre donc qui ne produira pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » Luc III 9, d’autre part : « Il vit Jésus venant à lui et il dit : Voici l’agneau qui enlève le péché du monde. C’est celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi. » Jean I 29.30 « Il faut qu’Il croisse et que je diminue. » Jean III 30

La crosse surmontée d’une croix et la coupe avec la tête coupée dévoilent le martyr de Jean-Baptiste qui, sur l’ordre du roi Hérode, sera d’abord jeté en prison puis décapité. Sa tête sera offerte sur un plat à Hérodias. Voir Marc VI 14.28

Le nom de Jean « Baptiste » a trait à la parole : « Moi, je vous ai baptisés d’eau, mais Celui qui vient après moi vous baptisera du Saint-Esprit. » Marc I 8

Cette icône est peinte d’après un modèle de l’école Roublov, vers 1560.

La Crucifixion

« Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme voici ton Fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta Mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. 

Jean 19 v. 25 et 26

D’après une icône Russe du Xve siècle.

« Au lien d’être le fruit d’une intuition ou la traduction d’une impression ou d’une abstraction, l’icône est le fruit d’une tradition : avant même d’être peinte, elle est une œuvre longuement méditée, patiemment élaborée par des générations de peintres. » Egon Sendler

Le Prophète Élie

D’après une icône de l’école de Novgorod, XIVe siècle, Russie.

L’austérité et la concentration intense qui se lisent sur le visage d’Élie, évoquent la relation étroite et très exigeante que les prophètes avaient avec la Loi et le Dieu Jaloux de l’Ancien Testament, dont le Jugement était inflexible.

Le prophète Élie, très vénéré, surtout en Russie, était devenu le protecteur des populations rurales. Sa supériorité sur les autres prophètes tient à son ascension dans le ciel sur un char de feu lors de sa mort. Il ne laissa sur terre aucune dépouille.

La vie d’Élie est rapportée dans I Rois 17 à 21 et II Rois 1 et 2

L’Italie qui ne dort pas

D’après une icône Russe du XVIIe siècle.

Cette représentation du Christ juvénile, du type Emmanuel, a trait à la parole :

« Qu’il ne laisse broncher ton pied !
Qu’il ne dorme, ton gardien !
Vois, il ne dort ni ne sommeille,

Le gardien d’Israël.  » Psaume 121 v. 3.4

Aux côtés du Christ, la Mère de Dieu et l’Archange Michel tiennent la place d’intercesseurs.

Lors de son Ministère à Jérusalem, Jésus exhortera ses disciples en disant : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir : le soir, à minuit, au chant du coq ou le matin ; de peur que venant à l’improviste, il ne vous trouve endormis. Et ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : « Veillez. » » Marc 13 v. 35.36

Vierge de Tendresse

Dite Kardiotissa : « de la Passion »

La Mère de Dieu « médite dans son cœur » la prophétie de Syméon :

« Vois : cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, un glaive te transpercera l’âme, afin que se révèlent les pensées intimes d’un grand nombre. » Luc 2 v. 33 4.5

Marie exprime la philanthropie divine : « Ce n’est qu’après l’avoir instruite et persuadée que Dieu la prend pour mère, et lui emprunte la chair qu’elle veut bien lui prêter. De même qu’Il voulait s’incarner, de même voulait-Il que Sa mère L’enfanta librement, de son plein gré. »

Nicolas Cabasilas

Cette Vierge est inspirée d’une icône crétoise du XVIe-XVIIe siècle. Le premier modèle des vierges Kardiotissa, dites aussi « de Bon Secours », date du XIIIe siècle. Sur un modèle actuellement perdu, des anges dans les coins tenaient les instruments de la Passion. Le geste de l’enfant tourné vers sa mère, et la perte d’une sandale, sont des signes conservés jusqu’à nos jours.

La Résurrection de Lazare

« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Jean XI 25.26

« Quelques-uns d’entre les juifs dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point ? » Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit : Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a déjà quatre jours qu’il est là. Jésus lui dit :  ne t’ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ? Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut et dit :  Père, je te rends grâce de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours, mais j’ai parlé à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. Ayant dit cela, il cria d’une voix forte :  Lazare, sors !  Et le mort sortit, les pieds liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. » Jean XI 37 à 44

Cette icône est inspirée d’un modèle crétois du XVIe siècle.

Marie-Madeleine

La Nativité

« Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage. »

                                                                                                                      Matthieu 2 v. 1.2.3

« Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient les troupeaux durant les veilles de la nuit. L’ange du Seigneur se tint près d’eux et la Gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté, et ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : « Soyez sans crainte car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tous les peuples : aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. » Luc 2 v. 8 à 12

D’après une icône de l’école de André Roublev, Russie, début Xve s.

Composée selon le modèle épique, la crèche avec la Vierge se trouve au centre et autour les autres personnages mentionnés par la Bible, anges, bergers, rois mages. En bas, deux scènes provenant des Apocryphes : Saint Joseph en proie au doute et les servantes en train de baigner l’enfant. Egon Sendler

La Descente aux Limbes

« Flambeau porteur de Lumière, la chair de Dieu sous terre dissipe les ténèbres de l’Hadès. » (Lithurgie de la fête de la Nativité)

« Tu es descendu sur terre pour sauver Adam et ne l’y trouvant pas, O Maître, tu es allé le chercher jusque dans l’enfer. » (Matines du Samedi saint)

Et Saint Jean dans l’Apocalypse : « Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : « Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J’étais mort, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » » Apoc. I  17.18

La tradition relie à cette réalité l’injonction répétée au fidèle : « Donne ton sang et tu recevras l’Esprit. »

Inspirés par l’Évangile apocryphe de Nicodème, les deux principaux modèles de cette icône ont été exécutés, l’un à la fin du XIVe siècle en Russie probablement, l’autre au XVIe siècle à Théraponte. Le Christ, en relevant Adam et Ève, relève toutes les générations à venir.

Sainte Anne avec la Vierge

Fêtée le 26 juillet

D’après une icône faite à Athènes au 17e siècle.

Sainte Anne porte la Vierge qui tient une fleur préfigurant le Christ.

Anne était stérile depuis de nombreuses années. Elle menait une vie sainte avec Joachim qui apportait toujours double offrande au Seigneur. L’offrande lui fut un jour refusée : « Tu n’as pas le droit de déposer tes offrandes en premier puisque tu n’as pas eu de postérité en Israël. »

Joachim se retira alors au désert. La prière fut sa seule nourriture et sa seule boisson. Pendant ce temps, Anne, seule, priait également. Et voici qu’un ange du Seigneur parut en disant : « Anne, Anne, le Seigneur a entendu ta prière. Tu concevras. Tu enfanteras et l’on parlera de ta postérité sur la terre entière. » Anne répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur Dieu, il le servira tous les jours de sa vie. » Extrait des évangiles apocryphes, seule source sur la vie de Sainte Anne.

Sainte Anne fut honorée en Orient dès le Ve siècle. En Occident son culte semble dater des croisades. Les sanctuaires où Sainte Anne est le plus honorée se trouvent à Sainte-Anne de Beaupré, au Québec, et à Sainte-Anne d’Auray, en Bretagne.

La Sainte Face

La tradition dit que le roi Achbar V, prince d’Osroème dont la capitale est Edesse, étant lépreux, demanda à son archiviste de lui amener le Christ. Ce dernier ne pouvant se déplacer, Il prit un linge et l’appliqua sur son Saint Visage. À la vue de ce visage imprimé sur le linge le roi guérit. Ce fut la première icône, « non faite de main d’homme ».

L’iconographie chrétienne, et par-dessus tout la possibilité de représenter le Christ, trouve son fondement dans le fait de l’incarnation. En conséquence l’art sacré ne peut être une création arbitraire des artistes. Mieux que toute autre image sacrée, l’icône « non faite de main d’homme » exprime le principe dogmatique de l’iconographie.

Pour la fête de cette icône, la liturgie chante :

            « Ayant représenté Ton très pur visage,

Tu l’envoyas au fidèle Achbar qui avant tant désiré Te voir
Toi qui selon Ta divinité est invisible aux chérubins. »

Source du texte : « L’icône, splendeur de ton visage », Daniel Rousseau

D’après une icône de l’école de Novgorod, XIIe siècle.

Saint Georges et le Dragon

Fêté le 23 avril

Saint Georges, qui fut appelé « Le Grand Martyr » par les orientaux, eut à subir de nombreuses tortures tout au long de sa vie.

Personnification d’un idéal chevaleresque, ce saint guerrier fut vénéré dès le IVe siècle à Constantinople. Son culte se répandit ensuite en Syrie, Égypte, Ravenne, Rome, Germanie, Gaule. Partout de nombreux sanctuaires lui furent érigés. En 1222, un concile national rendit sa fête obligatoire en Angleterre.

La Maîtrise du Dragon est l’exploit qui caractérise Saint Georges.

Un Dragon terrorisait les habitants de Silène, en Libye. Cet animal sortait du lac régulièrement et, de son Souffle de Feu, anéantissait tout ce qu’il voyait. Les habitants de Silène lui apportaient chaque jour une brebis pour l’apaiser. Il fallut ensuite ajouter une jeune fille que l’on tirait au sort. Le jour où le sort tomba sur la princesse du lieu, Saint Georges apparut et fixa le Dragon d’un coup de lance sur la tête. Il fit ensuite un sermon. À la suite de cet événement le roi de Libye et ses sujets se convertirent à la foi chrétienne.

D’après une icône de l’école de Novgorod, Russie, XVe siècle.

Georges vient du mot grec : « qui travaille la terre », georgos.

Saint Georges et le Dragon

Saint Luc

La Transfiguration

« Je vous le dis vraiment, il en est de présents ici même qui ne goûteront pas la mort, avant d’avoir vu le Royaume de Dieu. »

Or il advint, environ huit jours après ces paroles, que, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier. Et il advint, comme il priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement d’une blancheur fulgurante. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu’il allait accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. S’étant bien réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Et il advint, comme ceux-ci se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici, faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » : il ne savait pas ce qu’il disait. Et pendant qu’il disait cela, survient une nuée qui les prenait sous son ombre et, quand ceux-ci entrèrent dans la nuée, les disciples furent saisis de frayeur. Et de la nuée sortit une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils, mon Élu : écoutez-le. » Et quand la voix eut retenti, Jésus se trouva seul. Les disciples gardèrent le silence, et ne rapportèrent rien à personne, en ces jours-là, de ce qu’ils avaient vu. Luc 9 v. 27 à 36

D’après une icône de l’école de Novgorod, Russie, XVe siècle.

Cette icône, qui suit de très près la tradition établie par les peintres d’icônes byzantins, est généralement la première exécutée par les peintres d’icônes.